Choquant ! Je dois avouer que je ne suis pas bien bien contente de la remise des Césars de cette année. Guillaume Gallienne débarque et rafle absolument tout alors que son film est loin d'être un chef d'oeuvre à mon gout.
Depuis peu, le seul questionnement à la mode semble être celui du genre - pas cinématographiquement, malheureusement - ce qui relève donc d'une question d'identité dans un monde où la sexualité se dit libéré. Personnellement je ne me sent pas toucher par la question. Pire peut être même, je me la pose pas. Je suis attiré par les garçons. Cette question persistante pourrait amener à remettre des choix en question alors qu'ils sont acquis. Doit-on tous se poser la question de quel sexe veut-on dans son lit ? Pour moi ce n'est pas une question à se poser, mais quelque chose qui arrive comme ça. Quelque chose de vrai, très impulsif et irréfléchis. Quelque chose que je n'ai pas mûrit en moi, et qui existe et qui se vit. Je trouve que La vie d'Adèle en est une magnifique démonstration. Parce que ce film est une histoire d'amour, au même titre que Titanic par exemple, c'est pour moi un chef d'oeuvre et bientôt le classique cinématographique de la belle histoire d'amour homosexuel. Parce qu'Adèle est attiré par Emma, et elle s'en fiche et on s'en fiche que Emma et Adèle soit des filles (et qu'Emma ai les cheveux bleu, en passant). Non ce qui compte c'est l'attirance, le rapprochement l'amour. Et ce qui fera la rupture (parce que sans poiler on sait bien qu'elles vont rompre, c'est du cinéma moderne les amis, on ne fais plus le coup de l'amour éternelle pour la vie pour toujours) c'est leur différence sociale, bien plus grave que des histoires de cul, d'hommes ou de femmes. Il y a bien donc là une preuve que quoi qu'il arrive c'est la société (bon disons un certain déterminisme social peut être) qui empêche les gens de s'aimer et d'être ensemble. C'est donc la société qui faudrait d'après moi remettre en question avant de s'interroger sur ses envie sexuelle de façon personnelle et individuel. Je dois me poser une question d'identité mais aussi une question sur le monde dans lequel je vit.
Autre chose, je ne sais pas si j'ai le "droit" de publier cette image mon illustrer mon article, sans la commenter. Elle présente donc nos deux jeunes filles amoureuses, dans l'immense scène de sexe homosexuelle, un record au cinéma, surtout que c'est la séquence consécutive au premier bisous dans le parc, pendant le pique-nique à la rillettes, si je ne m'abuse. Le réalisateur, oui il abuse. Enfin un peu. Le montage est assez exubérant par rapport au reste, autant dire qu'on est surpris. Et puis il a élargis le cadre, que des prises en gros plan pendant tout le film et d'un coup, on arrive à voir deux corps nues, deux femmes ensemble, entrelacé. Mais c'est beau, c'est de l'art. Je trouve que Kechiche arrive à en faire des images sublimes, presque contemplative mais que paradoxalement le spectateur n'arrive pas à voir. Parce qu'il est gêné. Pas comme devant un film pornographique non plus. Je trouve que le spectateur est gêné parce qu'il est face à deux femmes qui font l'amour pour la première fois, et que c'est long et que c'est beau et que c'est leur intimité. En réalité c'est le personnage d'Adèle qui rend le film touchant et effrayant, parce qu'elle est là, parce qu'elle est avec nous, enfin non parce que nous sommes avec elle et que nous la regardons s’émerveiller et changer et son corps vit.
C'est pour tout cela donc que je dirai bien que La vie d'Adèle est le meilleur film de l'année 2013, c'est une oeuvre gigantesque qui a fait battre les cœurs et qui aurait mérité une place plus importante dans la cérémonie des Césars. Et je viens donc vous faire part, non pas des résultats mais de mon palmarès personnelle de jury amatrice.
Meilleur film : La Vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche
Meilleur film étranger : Django Unchained de Tarantino
Meilleur réalisateur : Yann Gonzales dans Les Rencontres d'après Minuit
Meilleur acteur : Thierry Lhermitte dans Quay d'Orsay
Meilleure actrice : Emmanuelle Seigner dans La Vénus à la Fourrure
Meilleur espoir masculin : Pierre Niney dans Yves Saint Laurent
Meilleur espoir féminin : Adèle Exarchopoulos dans La Vie d'Adèle
Meilleurs décors : Opium d'Arielle Dombasle
Meilleur montage : La fille du 14 juillet d'Antonin Peretjatko
Ce que je pense du cas de Guillaume (et les garçons) :
Passons à quelque chose de plus fâcheux : pourquoi le film de Gallienne a t-il "volé" autant d'Oscars ? Je suis assez outré, en réalité. Ce n'est pas du tout dans mon habitude de rédiger des critiques carrément méchantes ou rageuses sur les films que je vois. Il y a toujours du bon et du moins bon et du j'aime et du j'aime pas. Là la barre à été placé trop haute ! J'ai vue pleins de films époustouflants cette année, je ne comprends pas que Les garçons et Guillaume, à table ai reçut cinq Oscars. Encore si il y avait eu un prix pour le titre du film, ok. Pour le reste non, ce n'est pas un de chef d'oeuvre ! Je n'ai pas vu le film à sa sortis pour la simple et bonne raison que le sujet ne m’intéressait pas. Bon ok voilà, c'était déjà mal partis, mais bon, il aurait quand même pu être magnifique. Je trouve que Les garçon et Guillaume, à table est une grosse comédie française assez salé avec ma foi un bon jeu d'acteur, bravo Guillaume, mais c'est tout ! Aucune esthétique intéressante ne se dégage du film, Guillaume fait son autobiographie au commencement de sa carrière, sur un fond de rétrospective théâtrale, une adaptation de son spectacle, sans doute, mais au final sans saveur car juste un peu trop lointaine, un peu trop nouvel. Il admire beaucoup sa mère, qui n'est autre que lui, on pourrait, si on ne l'aimais vraiment pas, interpréter ce choix (seul choix d'ailleur) comme une preuve d’égocentrisme ou comme une pastiche de Psychose, en moins dramatique. L'histoire final est donc celle d'un garçon qui se découvre hétérosexuel alors qu'il ressemble (un peu) à une fille. Il est stigmatisé mademoiselle quoi. On peut oscillé entre le très banal et le très original (paradoxe, c'est suivant les points de vue) mais aussi très stupide, introduit un peu comme un MacGuffin permettant la comédie et finissant sur un propos à la mode. Seul point positif, j'ai trouvé la voix off très bonne, et c'est très rare que je l'apprécie. Ici elle est douce et rigolote à l'image de Guillaume Gallienne qui est un bon comédien, certe, mais qui ne va pas très loin en réalisation. On est proche de la comédie française bon enfant et Gallienne s'affiche plus ou moins comme le nouveau Dany Boon dans le vent !